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Télévisions locales : quelle solution pour les rendre plus indépendantes ?

Dans un contexte de contrainte budgétaire publique et de concurrence accrue avec les acteurs privés du secteur, entre autres, sur le marché publicitaire, dans quelle mesure les télévisions locales peuvent-elles réussir une transition durable et gagner en indépendance ?

Le paysage audiovisuel français des télévisions locales est composé d’une centaine de chaînes. Une quarantaine d’entre elles bénéficient d’une autorisation de diffusion en TNT. Réparties sur l’ensemble du territoire, elles ont toutes une convention signée avec le CSA. En outre, celle-ci précise leurs obligations de production locale. De plus, elle garantit le pluralisme de l’information et l’expression des différents courants d’opinion.

Sur le modèle du Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) conclu entre Radio France pour la radio, France Télévision pour la télévision, et l’État, la plupart des télévisions locales signent des COM avec les collectivités territoriales. Dans ce cadre, elles doivent assurer un certain nombre de missions de service public : 

  • Obligations de soutien à la création.
  • Objectifs de reflet de la société.
  • Exigence en matière de qualité de l’information…

Dans un contexte de contrainte budgétaire publique et de concurrence accrue avec les acteurs privés du secteur, entre autres, sur le marché publicitaire, dans quelle mesure les télévisions locales peuvent-elles relever le défi et réussir une transition durable ? Objectifs : conserver et renforcer leur indépendance tout en développer encore et toujours l’attractivité de leurs offres et de leurs contenus. La mutualisation de ces derniers pourrait constituer, à l’heure actuelle, une piste pertinente dans le cadre de leur stratégie de réinvention.

Télévisions locales : état des lieux

Les télévisions locales de France métropolitaine couvrent environ 70 % de la population française. Elles produisent 60 heures d’informations locales par semaine et 34 000 heures de programmes originaux ayant un ancrage territorial chaque année. La majorité d’entre elles fonctionne grâce aux financements publics : actionnariat, subventions, partenariats. Si leur modèle repose donc sur un apport important en fonds publics, il demeure très dépendant des collectivités. Par conséquent, on peut s’interroger sur l’indépendance de leur ligne éditoriale.

De plus, et si l’on considère le contexte économique général marqué par des baisses de dotations de fonctionnement accordées par l’État, ces soutiens financiers publics diminuent chaque année. On note cependant en 2018 une stabilité du montant des COM et des subventions d’exploitation par rapport à l’année précédente. En réalité, la baisse des dotations est portée par les ressources publiques autres. À l’instar notamment des achats d’espaces à des fins de communication institutionnelle ou des contrats de prestations passés avec des organismes publics. Ainsi, ces ressources passent de 6,7 à 4,4 millions d’euros.

Un média toujours attractif mais moins rentable

Les télévisions locales génèrent chaque année 35 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pourtant, les pertes s’accumulent et entament les fonds propres des éditeurs de chaînes locales hertziennes. Elles affichent une situation nette cumulée négative de -28,8 millions d’euros. -1,4 millions d’euros pour la seule année 2017. Trente-huit chaînes sont détenues par des capitaux privés quand cinq sont opérées par des organisations publiques, selon le Bilan financier 2017 des chaînes locales émis par le CSA en avril 2019.

1,6 million d’euros : c’est le budget moyen pour une chaîne de télévision locale diffusée en TNT. En moyenne, elle compte quatorze collaborateurs. Ainsi, les effectifs de toutes les télévisions locales françaises s’activent pour produire et diffuser des contenus audiovisuels regardés par 1,3 million de téléspectateurs. En parallèle, 13 420 vidéos sont publiées et vues par environ 5,5 millions internautes. Sur petit écran et sur le web, le profil des consommateurs correspond globalement à celui des lecteurs de la Presse Quotidienne Régionale (PQR). Autrement dit, l’audience est vieillissante. Chaque jour, elle regarde en moyenne une des trente chaînes locales mesurées par l’Institut Médiamétrie, pour une durée d’écoute moyenne quotidienne de 43 minutes.

Quels sont les avantages de la mutualisation des contenus ?

Pourquoi mutualiser ? Et quels contenus audiovisuels mutualiser ? Avec quels prestataires, quels partenaires ? Et comment ? Si l’objectif de réduction des coûts est déterminant dans la mutualisation des contenus des télévisions locales, il ne peut être le seul. En effet, la mutualisation permet d’obtenir des volumes significatifs dans des conditions bien meilleures économiquement. Mais aussi, et surtout, d’améliorer la qualité de l’offre.

En parallèle, elle offre un véritable gain de temps pour la chaîne. De fait, celle-ci peut alors se concentrer sur d’autres missions à forte valeur ajoutée favorisant l’ultraproximité. Et ce, en étant plus que jamais sur le terrain pour donner la parole aux citoyens. Reste à définir la mutualisation, de la conception des contenus à leur diffusion. Et ce, pour que chacun d’entre eux soit concernant. Dès lors, le but est qu’il puisse répondre simultanément aux attentes et aux demandes d’un Lillois, d’un Toulousain, d’un Strasbourgeois et d’un Brestois. Finalement, la mutualisation forme une logique économique de mise en commun des chaînes locales. Elle doit permettre de réaliser davantage de contenus. Mais aussi de réduire les coûts tout en améliorant l’offre globale.

Rogers Prod s’engage pour la mutualisation des contenus des télévisions locales, en Occitanie et partout en France. Objectif : concevoir et réaliser des programmes au plus près de votre audience qui sachent faire sens.